Quelles sont les répercussions de l’élection de Donald Trump sur le marché hypothécaire au Canada?

Halala, que l’on soit en accord ou pas avec la réélection de Trump aux États-Unis, il est certain que son retour à la Maison Blanche provoque déjà beaucoup d’incertitude pour l’économie canadienne et mondiale.

À la lumière de ce qui s’est déjà passé depuis la confirmation de sa victoire le 6 novembre dernier et des prévisions de barrière tarifaire de 25 % sur toutes les importations canadiennes, ressentons-nous déjà l’effet Trump sur le marché hypothécaire?

Roulement de tambour…. Bien entendu, cette réélection aura pour effet d’accentuer les différentes politiques américaines sur les mesures protectionnistes, l’immigration et les dépenses gouvernementales. Des enjeux qui touchent directement le Canada. À voir de quelle manière la nouvelle administration arrivera à mettre tout ça en œuvre. Incertain tout ça, vous dites? Un peu mon neveu.

Regardons rapidement les prévisions court terme des taux avant et après les élections américaines du 5 novembre dernier:

Avant Trump:

Le marché obligataire avait anticipé une baisse progressive du taux directeur de la banque du Canada jusqu’à la fin de 2025. Ceci s’est traduit par une baisse des taux fixes, comme l’illustre le terme de 3 ans qui était en novembre 2023 à environ 6,30 % pour se situer aux alentours de 4,30 % en novembre 2024. Selon les analystes, le taux directeur devait diminuer et atteindre un taux entre 2,25 % et 3 %.

Après l’élection de Trump:

La journée qui a suivi la victoire de Donald Trump, les taux obligataires (qui sont la référence du coût des taux fixes) n’ont fait qu’augmenter jusqu’au 21 novembre dernier, date à laquelle un renversement de la tendance a eu lieu après l’annonce des frais de douane de 25 % sur toutes les importations canadiennes. La crainte de baisse de l’économie canadienne à cause de cette annonce a prévalu sur la probabilité de hausse d’inflation américaine, provoquée par la hausse des dépenses de l’État, des barrières tarifaires et de la réduction des impôts.

À présent, à quoi devons-nous nous attendre? À des montagnes russes, c’est certain!

Je vous présente différents scénarios qui me semblent possibles. À mon avis, l’arrivée de Trump au pouvoir aura une répercussion importante sur le ralentissement de l’économie canadienne à court terme. Car bien que Trump laisse planer le doute sur les tarifs douaniers de 25 %, je pense que les États-Unis mettront en place ces tarifs pour s’aligner avec leur politique protectionniste, malgré les efforts du Canada et du Mexique à répondre à ses exigences.

Il y aura donc un risque de récession au Canada. Si tel est le cas, la Banque du Canada devrait baisser plus rapidement son taux directeur pour soutenir l’économie en perte de vitesse. Par contre, du côté des États-Unis, la FED ne serait pas aussi pressée à baisser son taux. Car elle risque d’être aux prises avec une montée de l’inflation, ce qui creuserait l’écart entre les taux directeurs des deux pays. La valeur du dollar canadien diminuerait, ce qui pourrait créer un faible regain de l’inflation chez nous. Par contre, la dévaluation de notre monnaie pourrait atténuer l’effet des frais de douane, ce qui limiterait donc les répercussions économiques de ces frais!

Je m’attends ainsi à ce que le taux directeur de la banque du Canada baisse un peu plus rapidement que ce qui est prévu par les économistes (prévision fin 2025 entre 2 % et 3 %), mais pas nécessairement plus bas que 2 % qui est l’estimation la plus basse. Vu que le taux directeur est actuellement à 3,75 %, je pense que le taux variable va diminuer de 1,75 % d’ici la fin de l’année 2025.

Pour ce qui est du taux fixe, on ne s’attend pas à ce qu’il baisse substantiellement d’ici la fin 2025. Actuellement, pour un terme de 3 à 5 ans fixe, on oscille entre 4,19 % et 4,49 %. La seule nouvelle qui ferait réduire les taux fixes (sans parler d’une nouvelle pandémie…ne parlons pas de malheur svp!) serait un ralentissement plus prononcé de l’économie canadienne, ce qui forcerait la Banque du Canada à baisser son taux directeur plus bas que 2 %.

Est-ce que ça augure bien dans l’avenir pour des baisses de taux au Canada? Je pense que oui, malheureusement. Car c’est toujours décevant de penser que le malheur des uns fera le bonheur des autres. Prévoir que les taux vont baisser veut dire que l’économie roulera moins rapidement.

La prochaine réunion de la banque du Canada pour la révision du taux directeur aura lieu le 11 décembre prochain. Sans hésitation, on s’attend à une baisse du taux directeur pour la 4ème fois cette année. Mais de combien: 0,25 % ou 0,50 %? À suivre!













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La vigueur de l’économie américaine dans cette période d’assouplissement de politique monétaire!