Quelles sont les répercussions de Donald Trump sur les taux fixes et variables?

Chers lecteurs,

Pas un jour passe depuis novembre dernier sans que nous parlions des frasques de Donald Trump et de son administration. Les menaces de tarifs douaniers ont été repoussées dans 30 jours et j’ai la forte impression que ce n’est que le commencement d’une longue et pénible nouvelle réalité commerciale et culture politique avec laquelle nous devrons vivre pour les prochaines années. Je ne ferai pas de débat politique et idéologique aujourd’hui, n’ayez crainte. Analysons plutôt les répercussions de cette nouvelle réalité sur les taux hypothécaires, selon mes prévisions!

Je considère deux principaux facteurs dans mon analyse, que voici.

Premier facteur : un petit rappel du cours 101 d’économie :

Lorsque l’économie est en surchauffe et que la consommation s’emballe, c’est-à-dire qu’il y a plus de demande de biens et de services que d’offre, les banques centrales vont augmenter leur taux directeur pour que les particuliers et les entreprises aient moins recourt au crédit pour consommer : si je vous donne un taux hypothécaire à 10 %, vous penserez à deux fois avant de faire des travaux sur votre propriété ou acheter une voiture ou tout simplement dépenser pour des produits non essentiels. Les compagnies, quant à elles, investiront moins dans le développement de leur entreprise et réduiront leurs dépenses si elles ont moins de revenus de vente.

Dans une situation contraire où l’économie va mal et qu’on est en récession, la banque centrale voudra stimuler la consommation en facilitant l’accès à l’emprunt : Si je vous propose un taux à 1,49 % pour votre hypothèque, que va-t-il se passer? La réponse est simple et je vous laisse vous souvenir de la pandémie.

Photo de Mathieu Stern sur Unsplash


Le deuxième facteur est celui de l’inflation qu’affectionne particulièrement la Banque du Canada. Rappelons que la fourchette d’inflation de la politique monétaire de la Banque du Canada est entre 1 % et 3 %, ce qui veut dire qu’elle met en place des mécanismes pour la maintenir dans cette fourchette.

L’inflation est due à quoi exactement? C’est très simple : normalement elle est due à une demande plus forte que l’offre, à la rareté. Tout d’abord, il y a un prix moyen qui est fixé pour tout bien qu’on achète en fonction de différents critères généraux : la rapidité de production, le coût de construction, la rareté, etc. Ensuite intervient le facteur ponctuel de la demande et la disponibilité d’un bien :

·        S’il y a quatre bananes à vendre et que j’ai dix personnes qui sont intéressées, je vais pouvoir mettre un prix élevé.

·        Si par contre il y a dix bananes mais seulement quatre personnes intéressées, je vais baisser mon prix pour m’assurer de les vendre.

S’il y a une forte inflation (notre scénario à quatre bananes), la banque du Canada augmentera son taux directeur pour donner moins de capacité financière à dépenser aux acheteurs potentiels.

S’il y a une baisse des prix (scénario à dix bananes), la banque du Canada n’a pas besoin de ralentir la consommation et peut aussi la stimuler en baissant les taux pour qu’on puisse manger un bon gâteau banane chocolat!

 

Donc, pour revenir à nos moutons, si nous sommes dans une croissance excessive de l’économie, la banque du Canada hausse les taux mais lors d’une récession, les taux sont à la baisse! Mais s’il y a de l’inflation à cause de la hausse des tarifs douaniers?

À mon avis, il y a inflation et inflation (explique-toi Julien…) :

·        L’inflation due à une surchauffe de l’économie, une surconsommation ou une demande excédentaire : elle sera assujettie à une hausse des taux d’intérêts.

·        L’inflation due à autre chose qu’une surchauffe de l’économie : frais de douane, catastrophe naturelle ou tout autre facteur externe à une surchauffe de la demande : elle ne sera pas assujettie à une hausse des taux.

Imaginez si le Canada entre en récession et que par la même occasion la banque du Canada hausse ses taux d’intérêts sous prétexte qu’il y a une inflation à cause de la hausse du coût des biens. Que se passera-t-il? Ceci accentuera encore plus l’effet de récession. La lutte contre l’inflation de la Banque du Canada est pour soutenir au final l’économie. Donc ses décisions de politique monétaire ne peuvent pas aller dans le sens contraire.

 

Est-ce qu’on peut en venir aux faits svp? Que devrait-il se passer avec les taux?

J’y arrive, je ne suis pas économiste et mes connaissances sont tout de même celles de cours de base en économie mais revenir à la base permet tout de même de bien s’en sortir pour des prévisions court terme. Au jour le jour, les émotions et les prévisions sont très volatiles avec une administration Trump qui fait volte-face rapidement et sans égard à l’ordre établi. Mais ce qui me semble certain c’est que les décisions de Trump sont seulement à l’avantage de Trump et non des autres pays. Ça fait beaucoup de Trump dans une phrase mais c’est la triste réalité.

Donc, nous serons impactés négativement par les politiques commerciales des États-Unis à court terme (sur une période d’un an selon moi), le temps de trouver de nouveaux débouchés pour nos produits et transformer notre économie sans les États-Unis comme partenaire. La récession et le ralentissement de notre économie pousseront la Banque du Canada à adopter une politique monétaire accommodante et donc à baisser davantage ses taux.

Le malheur des uns fera le bonheur des taux hypothécaires!

 

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